Pôle technique et scientifique

Albi, France, 2011

Fiche Technique

Type

enseignement

Lieu

Albi, France

Maître d’ouvrage

Communauté urbaine de l’Albigeois

Maître d’œuvre

Architecture : enia architectes
Ingéniérie : IOSIS Sud Ouest

Chef de projet : Virginie Sévigné

© perspectives

By Encore

Surface

2 280 m²

Montant

17,2 M€ HT

Programme

Construction du pôle scientifique et technologique de la Technopole du grand Albigeois

Mission

Concours

Statut

études

Date

2011

La figure simple que nous proposons pour la halle technologique du pôle scientifique et technologique répond à un triple objectif : s’insérer dans la continuité du volet tertiaire du pôle, concevoir un bâtiment réellement fonctionnel et évolutif, et affirmer la forte volonté environnementale du Maître d’ouvrage.

Cohérence

Le premier de ces enjeux consiste donc à offrir, avec les deux volets tertiaire et technologique du pôle, un ensemble bâti et paysager cohérent.

Afin de respecter la composition et les gabarits du bâtiment tertiaire, nous proposons une volumétrie simple et claire, alignée sur l’aile Ouest de celui-ci, et d’une hauteur identique.

Cet alignement permet de dégager devant la halle des espaces extérieurs généreux, qui prolongent de manière cohérente le parvis du centre d’accueil : le principe de traitement paysager de celui-ci, composé de bandes parallèles minérales et végétales, se poursuit devant la halle, et contribue à l’insertion de l’ensemble dans un cadre végétal ouvert et agréable.

Ce retrait confère également à la halle technologique une vraie visibilité, sans pour autant que celle-ci prenne le pas sur le bâtiment tertiaire, qui reste le point d’entrée principal de l’ensemble. Le projet acquiert ainsi une réelle identité, reflet de la haute technologie du Pôle : les façades, dont les matériaux et les teintes sont ceux du volet tertiaire (métal blanc et couleur corten), forment une composition précise et rigoureuse de lames verticales, qui laissent deviner, selon les angles de vue, le patio intérieur et les ouvertures.

Ce jeu de lames parallèles, en créant un effet d’optique cinétique, enrichit la perception du bâtiment, qui diffère selon l’emplacement de l’observateur. Il permet également d’intégrer une signalétique à l’échelle du bâtiment, affichant dès l’extérieur les deux entités qu’il abrite : les espaces CRITT et EMAC.

Enfin, l’implantation du projet sur le site prend en compte les évolutions ultérieures du pôle : un large espace le long de la façade sud-ouest pourra accueillir le futur secteur d’hébergement technologique, qui bénéficiera de l’aire de service commune à l’arrière de la halle.

Les flux extérieurs reprennent quant à eux les principes du volet tertiaire : une galerie couverte relie celui-ci à l’entrée principale de la halle, et des cheminements piétons parallèles permettent de relier le bâtiment et la voirie de la ZAC, aux parkings situés en fond de parcelle, dans le prolongement des stationnements déjà projetés.

Flexibilité

Le deuxième objectif majeur de l’opération est de proposer aux futurs porteurs de projets, avec ce nouveau bâtiment, un outil de travail performant et flexible.

L’organisation des locaux permet une séparation claire et lisible des deux espaces CRITT et EMAC, des contrôles d’accès limités et efficaces, mais également des lieux d’échange et de partage communs à ces deux entités.

La zone des ateliers est structurée de manière symétrique pour les deux parties CRITT et EMAC : les laboratoires et petits ateliers sont disposés en une bande régulière en façade, donnant sur le grand hall de l’atelier, dans lequel chemine le pont roulant. En mezzanine, les bureaux et salles de réunion ont une vue sur l’atelier, auquel ils sont directement reliés par un escalier.

Les deux halls d’atelier sont ainsi des espaces majeurs autour desquels tout s’organise de manière très rationnelle, pour favoriser les liaisons fonctionnelles et visuelles entre les différents locaux.

En partie avant du bâtiment sont implantés les bureaux, l’open-space du CRITT, et les espaces communs. Ces derniers sont de deux natures : les fonctions de services comme les sanitaires et les vestiaires, et les lieux de convivialité. Le hall d’entrée d’une part, ouvert sur l’extérieur, constitue un lieu d’échange agréable. Le patio et la terrasse d’autre part, ont été pensés comme des espaces extérieurs généreux et confortables, ayant malgré tout un accès contrôlé.

Ces lieux de rencontre sont pour nous des éléments essentiels d’un bâtiment de recherche, en ce sens qu’ils participent activement au confort de ses utilisateurs ; et ce au même titre que la lumière naturelle dont bénéficient la totalité des espaces : les circulations sont vitrées sur le patio et la terrasse, l’open-space profite d’une triple exposition, et les halls d’ateliers sont généreusement éclairés en toiture et en partie haute des façades nord-ouest et sud-ouest.

La fonctionnalité s’exprime enfin par l’accessibilité du bâtiment, garantie par l’ascenseur donnant sur le hall d’entrée, et la flexibilité de l’ouvrage : le choix d’une structure poteaux-poutres limite les éléments porteurs et offre une grande liberté dans le positionnement de cloisons de séparation entre les locaux. Cela permettra dans le futur d’agencer le bâtiment selon l’évolution des besoins.

Approche environnementale

Le dernier enjeu majeur est, pour finir, environnemental. Notre approche vise à privilégier les solutions passives issues d’une conception pertinente du bâti, et à les compléter par des équipements et technologies performantes.

En premier lieu, la compacité du bâtiment répond à de réelles ambitions environnementales : le plan rectangulaire que nous proposons limite le développé de façades et donc les échanges thermiques avec l’extérieur. Le projet devient ainsi, par sa morphologie même, thermiquement  pertinent.

Un contrôle fin des apports solaires est par ailleurs assuré par la conception des façades, dont nous avons précisément étudié, par simulations, l’efficacité : les lames verticales permettent ainsi de limiter, en période estivale, les apports solaires sur les façades sud-ouest et nord-est, la façade sud-est profitant au rez-de-chaussée du débord de l’étage. En hiver, les espaces bénéficient des apports solaires limitant les consommations de chauffage.

L’isolation par l’extérieur et la toiture végétalisée participent par ailleurs à la conception environnementale du bâti, que vient compléter le choix de technologies énergétiques performantes, parmi lesquelles notamment les panneaux photovoltaïques en toiture et la chaufferie polycombustible.